Les tests étaient découpés en une succession d’étapes dont voici la chronologie :

• Les travaux préparatoires ont commencé le 24 juin, avec notamment une mesure de la température à la profondeur de 3986 mètres. Le résultat, 135°C, est conforme aux attentes. Une température de plus de 150°C est attendue dans le futur réservoir géothermique à une profondeur de 4500 à 5000 mètres.
• Le tubage du forage a ensuite été perforé à une profondeur de 3800 mètres.
• Une chaîne portant huit sismomètres a été descendue au fond du forage grâce à un treuil et une grue. Leur étalonnage a été réalisé au moyen d’un camion vibreur.
• Le 8 juillet, l’injection d’eau a débuté. Celle-ci s’est faite grâce à des pompes qui équipent normalement le laboratoire souterrain du val Bedretto et qui ont été prêtées par l’ETH de Zurich. Pendant plusieurs jours, le débit et la pression ont été graduellement augmentés, pour atteindre un maximum de 80 l/min et 270 bar.
• L’injection d’eau a été stoppée le 14 juillet en raison de l’atteinte à deux reprises d’une magnitude seuil, conformément aux directives fixées. Le puits a été ouvert pour relâcher la pression. Le volume injecté total se chiffre à 430 m3. La planification prévoyait optionnellement un deuxième cycle de stimulation (500 m3), mais cela n’a pas été nécessaire, les données acquises étant suffisantes.
• Les derniers jours, jusqu’au 31 juillet, ont été consacrés à des mesures hydrauliques et géophysiques complémentaires et à une surveillance et observation de la sismicité, du reflux et de tous les paramètres monitorés.

Les travaux ont nécessité la collaboration de plusieurs entreprises disposant de certains équipements de haute-technologie. Les spécialistes ont été présents 24h/24 pour assurer la sécurité des opérations, l’injection se faisant en continu. Malgré ces horaires de travail, aucune nuisance sonore n’a été causée. Le suivi environnemental, notamment l’analyse de l’eau en reflux (13 m3), a été effectuée par un bureau d’ingénieurs compétent.

En ce qui concerne la sismicité, 3387 événements sismiques ont été détectés au 31 juillet avec les sismomètres de puits, tous d’une très faible magnitude. Seules quatre secousses ont pu être détectées durant les injections par le réseau de surface et localisées par le Service Sismologique Suisse (SED) à l'ETH de Zurich, dans le cadre de sa surveillance sismique de base indépendante. La secousse la plus forte a été mesurée à une magnitude de 0,3 sur ce réseau. Comme attendu, l’activité sismique a fortement décru dès la fin des injections. Elle n’est plus que de 2 ou 3 microséismes par jour contre plusieurs centaines durant les tests.

Actuellement, le forage est sécurisé. Une surveillance permanente de la pression et de la sismicité demeure en place. Durant les prochains mois, les activités opérationnelles seront limitées à des travaux de maintenance et d’éventuelles mesures complémentaires.
La prochaine étape consistera en une analyse des données recueillies durant la phase d’exploration, ce qui permettra notamment de mettre à jour le modèle géologique et les études de risque. Geo-Energie Suisse évaluera la possibilité de poursuivre ou non le projet selon les plans et soumettra ses rapports aux autorités compétentes qui les examineront avec le soutien du GEI (groupe d’experts indépendants). Le projet ne pourra être poursuivi que si toutes les garanties de sécurité sont remplies.

Pour rappel, ce projet, en cas de résultats favorables, pourrait permettre d’alimenter plus de 6000 ménages en électricité.

Contact : Olivier Zingg T +41 79 321 43 20